Comme attendu, la FED a laissé sa politique monétaire inchangée. Les taux ne bougent pas. La réduction du bilan suit son cours. Les effets des ouragans sur l'économie ont été modérés et auront bientôt disparu. Une hausse des taux en décembre reste donc largement possible. Ce sera probablement la dernière hausse de taux de l'ère Janet Yellen.

Qui remplacera Janet Yellen ?

Les marchés sont maintenant focalisés sur la décision de Donald Trump, annoncée pour aujourd'hui. Les trois favoris sont dans l'ordre décroissant Jérôme Powell, Janet Yellen et John Taylor. Les trois J.

Le nom de John Taylor avait été avancé par Donald Trump pendant la campagne. Il est considéré comme un « faucon », même s'il a indiqué à plusieurs reprises qu'il n'appliquerait pas strictement la règle dont il est l'inventeur. Rappelons que la règle de Taylor classique donne un taux proche de 4 % aujourd'hui. Nous en sommes loin. Sa réputation de faucon pourrait d'ailleurs lui coûter le poste. Le président américain voit d'un bon oeil la hausse des marchés et ne souhaite sans doute pas qu'une FED plus sévère ne la ralentisse ou la casse.

Plus accommodante et expérimentée, Janet Yellen pourrait être reconduite. L'éventualité n'a pas été écartée. Les commentaires élogieux de Donald Trump à la suite de leur entretien ont fait remonter sa cote.

Le favori du marché est Jérôme Powell. Depuis longtemps membre du comité, il représente continuité et compétence en termes de politique monétaire. Il est de plus favorable à une dérégulation du système bancaire, prônée par le président américain.

Une combinaison Jérôme Powell à la tête de la Fed et John Taylor en vice-président permettrait à Donald Trump de conserver une banque centrale favorable à ses objectifs de croissance tout en donnant un poste à son favori de départ.

Il existe d'autres possibilités, quoique moins probables : Kevin Warsh, Gary Cohn et Neel Kashari. Mais n'oublions pas que Donald Trump peut parfois surprendre.

Ce jeudi sera aussi un jour important pour la banque centrale d’Angleterre, qui devrait monter ses taux pour la première fois depuis 10 ans. Exercice difficile, car si l'inflation en hausse justifie un resserrement, les indicateurs économiques sont clairement orientés à la baisse.

Frédéric Rollin, conseiller en stratégie d’investissement chez Pictet Asset Management

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